l'Empire 1804-1814
On n'a pas fini de interrogant sur la nature du pouvoir napoléonien. Que fut-il au juste ? Une dictature ? Une monarchie ? Un régime hybride ? Quel type de dictature a-t-il représenté ? S'il fut une monarchie, a-t-elle été parlementaire, absolve ou éclairée ? Essayons d'y voir clair.
Une dictature ?
Au départ un coup d'État mais justifié par les carences de la constitution de 1795 qu'il était impossible de réviser par la voie légale, ses auteurs ayant prévu un délai de neuf ans entre l'initiative d'une réforme et la réforme elle-même. C'est donc tout naturellement que Sieyès fait appel à un militaire (il avait d'abord songé à Joubert puis à Moreau) pour intimider les deux assemblées, les obliger à proclamer la constitution de l'an III renversée et à en accepter une nouvelle, cru Sieyès, destinée à sauver la République.
Sieyès s'est-il arrêté à l'idée d'une dictature provisoire ? L'idée était dans l'air et déjà Marat l'avait revendiquée en 1793. Fabre d'Olivet affirme dans ses souvenirs que les Jacobins purs et durs avaient proposé la dictature à Bernadotte mais celui-ci souhaitait la tenir de la représentation nationale.
La dictature de Bonaparte est accidentelle : elle est la conséquence de sa maladresse et de son désarroi au conseil des Cinq Cents. L'opération parlementaire de Sieyès est compromise : il faut faire donner la troupe alors que celle-ci n'avait qu'un rôle d'intimidation. Dès lors le vrai patron du coup d'État cesse d'être Sieyès pour devenir Bonaparte, un général. De parlementaire le coup d'État devient militaire.
L'accusation de dictature militaire est donc lancée contre le Consulat. En fait, rien ne permet de l'étayer. Bonaparte affirme avec constance la supériorité du civil sur le militaire. Quelques citations : « Nous sommes trente millions d'hommes réunis par les lumières, la propriété, le commerce ; trois ou quatre cent mille militaires ne sont rien auprès de cette masse », ou encore : « Les