L'enfant et la riviere h. bosco
ROGER BUIS
Henri BOSCO (1888 - 1976) n’est certes pas un inconnu ou un mal aimé de nos lettres françaises, et sa notoriété est bien loin de se limiter à sa Provence natale dont il est l’un des chantres reconnus. Quelques 50 ou 60 ans après la parution de ses principaux ouvrages, il continue à garder une audience nationale et internationale, ainsi qu’en témoignent la réédition continue (quoique trop partielle !) de certains titres ou encore diverses émissions radiophoniques et télévisuelles (1). En outre, il suscite régulièrement de nombreux travaux universitaires, tant à l’étranger qu’en France même. Et qui de vous ne connaît ou n’a entendu parler de ces titres toujours célèbres que sont L’Enfant et la Rivière, L’Ane Culotte, Le Mas Théotime ou Malicroix, en dehors même de ses propres souvenirs scolaires de lectures ou de dictées. Mais, bien entendu, comme tant d’autres, BOSCO subit ce qu’on pourrait appeler un passage par le "purgatoire", alors que de son vivant il connut le plein succès attesté par l’obtention de nombreux prix littéraires (2). Plus qu’à une question de notoriété, nous sommes sensible au fait que BOSCO paraît être un auteur souvent méconnu du "grand public". Pour autant nous n’avons pas la prétention de vous proposer une analyse littéraire de son œuvre. Notre but se limite à tenter de vous montrer en quoi cet Auteur est à même de répondre à certaines attentes, à certains besoins de notre temps. Nous désirons ainsi, si modestement que ce soit, contribuer à le rendre vivant pour nous tous audelà de certains clichés qui peuvent réduire sinon déformer le sens de son oeuvre. En guise de préambule, interrogeons-nous un instant : pourquoi un tel auteur, à la langue si pure, si envoûtante parfois, et aux charmes indéniables de conteur, serait-il mal compris ou mal perçu ? Certains pensent y voir le fait que BOSCO serait étranger à notre époque et l’on souligne quelquefois ce contraste : « [ Œuvre ] lente au