L'enfer c'est les autres
Les autres me sont indispensables pour vivre, mais ils me renvoient une fausse image de moi-même, car ils ne peuvent pas me comprendre. Nous sommes à la fois bourreaux et victimes des autres. MAIS, l'autre est le seul qui me permette de me connaître; c'est donc par rapport à lui que je peux affirmer ma liberté. L'autre ne peut me connaître totalement, je ne lui suis donc pas totalement soumis.
Cela signifie donc que tout se passe comme si autrui me faisait m'écrouler au milieu des choses. C'est ce que je découvre dans la honte qui n'est, au fond, que « l'appréhension de moi-même comme nature ». Chute originelle qui fait songer au péché originel. Je suis découvert, presque nu devant le regard tout-puissant de l'Autre, regard qui me dépouille de ma transcendance. Face à autrui, je ne peux plus qu'être « projet de récupération de mon être ». Si autrui me regarde, je le regarde aussi. S'il tend à me chosifier, je peux faire de même. Mon projet de récupérer mon être ne peut se réaliser que si je m'empare de cette liberté d'autrui et que je la réduis à être liberté soumise à ma liberté. Et, en effet, tout est combat, même l'amour. Quel est, en effet, le désir de tout être amoureux