L'enracinement de la république(1879-1914)
De nouvelles pratiques politiques ?
Les lois constitutionnelles de 1875 instituent la IIIè République comme régime parlementaire avec la responsabilité du Gouvernement face à la Chambre des députés et au Sénat. Les textes constitutionnels ne suffisent pas pour autant à caractériser un régime politique, la pratique politique peut les contredire ou au contraire les amplifier. De fait, la pratique politique tout au long de la IIIè République a confirmé et amplifié la nature parlementariste du régime ; le président de la République a toujours eu un rôle effacé et depuis le coup de force manqué de Mac Mahon, plus jamais le droit de dissolution de la Chambre ne sera utilisé.
La responsabilité du gouvernement face aux parlementaires s’est traduite par une nette instabilité ministérielle, les gouvernements sont brefs : 46 gouvernements en 34 ans de 1880 à 1914.
Cela ne signifie pas pour autant inaction gouvernementale.
Les Républicains se divisent en 2 grandes tendances :
- les opportunistes ou pragmatistes, encore appelés « modérés » derrière Jules Ferry ou Gambetta.
On peut les considérer comme les pères du modèle républicain.
- les radicaux derrière Clemenceau, plus à gauche, qui réclament de grandes réformes sociales notamment sur l’impôt, la séparation de l’Église et de l’État.
Ils doivent faire face à la traditionnelle opposition des monarchistes, quoique très affaiblis, et aux bonapartistes. Les Républicains s’accordent sur la défense du parlementarisme, du suffrage universel (masculin), de la démocratie et sur le refus catégorique de la monarchie. Leurs désaccords s’accusent sur la politique économique et sociale à suivre. Les Opportunistes au pouvoir optent pour la démocratie libérale, sans remettre en cause le libéralisme politique, et pour des réformes successives en fonction des problèmes qui concrètement se posent. Ils évolueront vers un certain conservatisme social une décennie plus