"L'enterrement" de paul verlaine
Cette forme fixe comprend deux quatrains à rimes embrassées sur deux rimes suivis d’un sizain composé de deux tercets rimés sur CCDEED. Cependant on remarque une utilisation personnelle du sonnet de l’auteur. Premièrement il y fait quelques écarts de tradition, par exemple lorsqu’il fait en sorte que la syntaxe déborde sur la répartition des quatrains et des tercets, ou encore lorsqu’il inverse les rimes ABBA dans le second quatrain (ABBA > BAAB). On peut dire qu’il y a une appropriation de l’auteur de la forme fixe. Ensuite la position de la 1ère personne du sujet (« je ») en début des quatrains et des tercets nous donne une vision subjective du poème. Enfin la polysémie des mots « charmants » et « resplendissants » ont pour sens d’illuminer mais aussi de donner un effet de sonorité dans les quatrains.
Cette scène réaliste se démarque pourtant du recours fréquent à la vulgarité, à la laideur et au pessimisme que les critiques du temps reconnaissaient volontiers aux artistes réalistes. D’ailleurs l’œuvre de Courbet citée précédemment n’échappa pas à ces attaques. Verlaine nous surprend en effet en traitant la cérémonie sous forme d’éloge paradoxal. Habituellement les cérémonies funéraires sont traitées sur le mode mineur de la douleur et de la tristesse, c’est du moins ce qu’exige la bienséance sociale. Verlaine provoque son lecteur en bouleversant le code couramment admis. Dès le début le poète affirme avec force : « Je ne sais rien de gai comme un enterrement ! » La gaieté superlative est reprise à la rime sémantique par « allègrement ». Le «