L'enéide

517 mots 3 pages
Aussitôt dit, de la pointe de sa lance qu'il a retournée, Éole frappe

le flanc creux de la montagne : les vents, rangés en bataille,

s'engouffrent par la porte qui s'offre et soufflent en tourbillons sur la terre.

Ils se sont abattus sur la mer, tout entière soulevée de ses abîmes

par l'Eurus et le Notus, unis à l'Africus fécond en bourrasques,

tandis que d'énormes vagues déferlent vers les rivages.

Aussitôt s'élèvent les cris des hommes et le grincement des cordages.

Les nuages dérobent soudain le ciel et la lumière du jour

aux yeux des Troyens ; une nuit noire se couche sur la mer.

Le tonnerre a retenti dans le ciel, d'incessants éclairs strient l'éther,

et les hommes sentent partout la présence de la mort.

Aussitôt, le froid paralyse les membres d'Énée :

il gémit et, tendant les deux mains vers le ciel,

il dit à haute voix : « Ô trois et quatre fois heureux,

ceux qui, sous les yeux de leurs parents, eurent la chance de mourir

au pied des hauts murs de Troie ! Ô toi, le plus vaillant des Danaens,

fils de Tydée, que n'ai-je pu hélas mourir dans la plaine d'Ilion

et perdre la vie de ta main, là où gît le farouche Hector,

frappé par le trait de l'Éacide, là où gît l'immense Sarpédon,

où le Simoïs engloutit et roule en si grand nombre dans ses flots

boucliers et casques de guerriers, et cadavres de héros ! »

Tandis qu'il lance ces plaintes, la tempête sifflant sous l'Aquilon

frappe sa voile de plein fouet, soulevant les flots jusqu'au ciel.

Les rames se brisent ; la proue dévie et offre aux vagues

le flanc du bateau ; survient de surcroît une abrupte montagne d'eau.

Les uns sont pendus en haut des vagues; d'autres voient la mer ouverte,

découvrant la terre sous les flots ; la fureur des vagues agite les sables.

Le Notus saisit trois navires qu'il projette sur des récifs invisibles,

écueils au milieu des flots que les Italiens appellent ‘Autels’,

tels des dos

en relation

  • L'inuite
    480 mots | 2 pages
  • L'ingenu
    256 mots | 2 pages
  • L'ingenu
    2334 mots | 10 pages
  • L'inde
    571 mots | 3 pages
  • L'établi
    401 mots | 2 pages
  • L'ingenu
    324 mots | 2 pages
  • L'établi
    8183 mots | 33 pages
  • L'ingenue
    1132 mots | 5 pages
  • L'inde
    342 mots | 2 pages
  • L'odyssée
    280 mots | 2 pages
  • L'inde
    1562 mots | 7 pages
  • L'ingenu
    353 mots | 2 pages
  • L'inde
    5268 mots | 22 pages
  • L'ingenu
    1073 mots | 5 pages
  • Zola, travail, 1901
    976 mots | 4 pages