L'epitaphe villon
François Villon est le plus fameux poète français de la fin du Moyen-âge. Auteur entre autres du célèbre Testament, son écriture, parfois très obscure et pleine d’allusions à son époque, nous semble parfois déroutante, mais souvent très moderne par sa force et son humanité.
Nous sommes ici en présence d’un de ses poèmes les plus connus, La Ballade des pendus, que FV aurait vraisemblablement composé en prison en attendant la mort. Dans cette ballade, les pendus s’adressent aux vivants dans une véritable prière pour décrire leur supplice.
Nous pouvons alors étudier comment ce poème parvient à provoquer la pitié et le sentiment d’injustice chez le lecteur.
Pour ce faire, nous étudierons d’abord le véritable appel à la miséricorde que contient ce texte, avant de nous pencher sur l’évocation brutale de la mort déployée tout au long du poème.
Le poème est construit comme une prière destinée à appeler sur les victimes de la pendaison la pitié et la miséricorde du lecteur.
a) Un appel à l’univers entier
- Cette prière s’adresse à la création dans son ensemble, elle est universelle et absolue. Le poète s’adresse au début du texte aux autres hommes: « frères humains, frères… », mais dérive rapidement vers d’autres destinataires plus divins.
- La dernière strophe commence ainsi par « prince Jésus », les allusions à la « vierge Marie » et à « Dieu », même si le poème ne s’adresse pas directement à eux, donnent à la prière un aspect religieux.
- Du reste, le refrain adressé aux hommes, et indirectement à Dieu, se répète de façon lancinante, comme pour insister sur l’urgence de cette prière.
Il y a donc une évolution dans le poème, la prière semble s’élever de plus en plus, pour embrasser la Création entière.
b) Un poète porte-parole
- La prière acquiert plus de force par l’absence totale de personnalité propre du poète. Le « je » poétique se noie ici dans un « nous » plus large, qui représente les pendus.
- Le poète