L'esclavage aujourd'hui
"Des domestiques étrangers vivent dans des conditions de quasi-esclavage Une association dénonce des situations intolérables de surexploitation sur le territoire français. Une demi-douzaine de cas ont déjà été soumis à la justice, malgré les difficultés qu'ont les victimes à engager des poursuites contre leurs "employeurs" par Michèle Aulagnon DROITS DE L'HOMME Le Comité France contre l'esclavage moderne dénonce des "situations intolérables " d'exploitation de domestiques étrangers par leurs employeurs. Une dizaine d'affaires ont été portées à sa connaissance, dont la moitié font l'objet de procédures en justice. Les victimes sont le plus souvent des femmes, parfois des couples, originaires de pays en développement, venues en France pour échapper à la misère. En situation irrégulière ou privées de papiers, elles hésitent à porter plainte. Lorsque leurs employeurs bénéficient de l'immunité diplomatique, le ministère des affaires étrangères tente de régler les dossiers à l'amiable
LE VOILE se lève tout juste en France sur le traitement réservé à certains domestiques employés le plus souvent par leurs compatriotes. D'origine étrangère, sans papiers, maîtrisant mal la langue française, ils travaillent sans percevoir de salaire dans des conditions indignes, étant violentés et séquestrés la plupart du temps. Réduits à la condition d'esclaves, leurs employeurs exercent à leur encontre un véritable droit de propriété. Jusque-là, ces personnes demeuraient invisibles, gardées au secret par leurs employeurs et ignorées par les institutions judiciaires, policières - et même des services sociaux. Celles d'entre elles qui parvenaient à témoigner de leur condition auprès des autorités compétentes étaient en général expulsées, en vertu des lois sur les étrangers en situation irrégulière. Les employeurs, bénéficiant souvent de l'immunité diplomatique, demeuraient