L'esclavage moderne
Introduction :
En 1999, l'Onu dénombrait 200 millions d'esclaves adultes et 250 à 300 millions d'enfants qui travaillent dans des conditions indignes. Cela représente 10% de la population mondiale, c'est à dire la population des États-Unis, de l'Europe, du Japon et de l'Australie. En supposant, que la plupart des esclaves travaillent pour des ménages occidentaux, à raison de 4 esclaves par ménage, on retombe sur l'estimation que donnait Carcopino du nombre d'esclaves dans l'Empire Romain sous Trajan. Maurice Longellé-Tardy déclare que « l'esclavage n'a jamais à ce point prospéré que depuis qu'il est aboli ».
Définition des termes :
L'esclavage : possession d'un être humain (non-libre) par un autre être humain qui le considère comme un objet, un bien pouvant être vendu bien qu'il n'ait à ses yeux aucune valeur. L'esclave travaille beaucoup, dans des conditions difficiles pour des tâches qui ne le sont pas moins. Cependant, dans certains cas, comme les esclaves d'Aristote que celui-ci a affranchis avant sa mort, étaient assez bien traité, peut-être même mieux qu'un ouvrier des premiers temps de l'industrialisation. Toute forme d'exploitation ou de dépendance n'est donc pas forcément de l'esclavage. Un seul critère ne peut englober toute la teneur de la définition de l'esclavage. On ne peut pas donner un rôle essentiellement économique à l'esclavage; de nombreux esclaves n'ont pas un rôle économique, ils sont par exemple soldats ou esclaves sexuels. Dans le Nouveau Monde, pourtant symbole d'un esclavage souvent décrit comme essentiellement lié au capitalisme, les esclaves inaptes au travail représente 40 à 48% à la fin du 18ème siècle selon l'historien antillais F. Régent. La volonté de dominer n'est pas non plus à elle seule suffisante pour rendre compte de l'esclavage. Pas plus que le droit, même si l'esclavage a très vite été codifié, légiférant par la même occasion la relation maître-esclave. En France, par exemple,