En 1930, le Bureau international du travail adopte une convention visant à supprimer le travail forcé "sous toutes ses formes dans le plus bref délais possible". En 1948, les Nations unies proclament dans l'article IV de la Déclaration universelle des droits de l'homme que "nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes". En 1949, l'ONU adopte également une "Convention pour la répression de la traite des êtres humains et de l'exploitation de la prostitution d'autrui", renforcée en 1956 par une nouvelle Convention qui "recommande l'abandon" de la servitude pour dettes, du servage, du mariage forcé, de la vente ou cession d'une femme par ses parents, son tuteur ou sa famille, de sa transmission par succession de la mise à disposition d'un enfant ou d'un adolescent en vue de l'exploitation de sa personne ou de son travail. En 1957, c'est l'Organisation internationale du travail qui adopte une convention visant à "supprimer le travail forcé ou obligatoire et à n'y recourir sous aucune forme". Dès lors, l'arsenal législatif et réglementaire visant à abolir l'esclavage moderne n'a cessé de s'élargir, pour y englober toutes ses nouvelles formes. La diversité des formes d'asservissement rend difficile une définition claire de ce qu'est l'esclavage moderne. Ainsi les divers textes visant à la réprimer ont des champs d'actions plus ou moins larges : certains n'intègrent que les formes contemporaines de l'esclavage "classique", d'autres ont des préoccupations plus étendues. Quelques constantes permettent toutefois de dresser un premier contour de ce que l'on désigne par "esclavage moderne", il est notamment (mais pas exclusivement) caractérisé par : le travail forcé, sous la menace de sévices corporels ou psychologiques ; une relation de propriété ou de quasi-propriété d'un esclave par un "employeur", où l'esclave est maintenu dans cette relation de dépendance par des sévices, ou menaces de