L'etat et la jeunesse en france de 1945 aux années 80
Dès la sortie de la seconde guerre mondiale, les politiques de l’Etat et les discours sur la reconstruction sont centrés sur la jeunesse. Ce groupe social émergeant apparait comme incarner au mieux l’idéal, l’avenir. En effet, c’est à la Libération que la jeunesse tend à s’affirmer comme une catégorie sociale spécifique et devient ainsi un objet d’intervention sociale. Dans le contexte des Trente Glorieuses on voit naitre une « culture jeune » qui va par la suite se manifester de plus en plus fortement. L’Etat est alors confronté à une population qui se construit, plus ou moins malgré elle et qui s’enhardit principalement à travers son opposition au monde adulte. Il doit réussir à encadrer ou la faire participer à ses propres enjeux mais pour cela doit réussir à en comprendre les fonctionnements et à s’en faire accepter. Les pouvoirs publics sont perçus à la fois comme figure d’autorité mais aussi, principalement dans un second temps, comme Etat-providence comportant un rôle social fondamental. L’Etat et la jeunesse affiche une dépendance réciproque, l’un symbolisant l’avenir et l’autre le support pour réussir à se construire. Pour autant ces deux entités s’opposent sur de nombreux points. En effet, si l’Etat a pour objectif de faire respecter les lois la jeunesse apparait comme « rebelle » et « anticonformiste », sur toute la période va s’instaurer une sorte de jeu, de confrontation, l’Etat tentant de poser des normes et des limites que la jeunesse cherche sans cesse à dépasser et à modifier pour se construire. De plus l’Etat se retrouve confronté à plusieurs problèmes ; il agit en fonction des représentations qu’il se fait lui-même de la jeunesse alors que ce groupe social est hétérogène, en perpétuel changement et revendiquant ses particularismes ; en outre, l’Etat a pour but d’intégrer la jeunesse au reste de la société mais lui attribuer des politiques spécifiques semble la marginaliser. L’encadrement