L'etat et ses quartiers de sylvie tissot
Sylvie Tissot est maîtresse de conférences en sociologie à l'université Marc-Bloch (Strasbourg), membre du CSU (Cultures et sociétés urbaines) et du GSPE-PRISME (Politique, religion, institutions et sociétés : mutations européennes).
Elle travaille sur les politiques urbaines et la ségrégation socio-spatiale en France et aux Etats-Unis ainsi que sur la gentrification des quartiers anciens.
Elle travail en collaboration avec Pierre Tevanian, militant associatif français, avec qui elle fonde le collectif Les Mots sont importants et avec qui elle publie Mots à maux, dictionnaire de la lepénisation des esprits ou encore Stop quelle violence ?
II- L’OUVRAGE
Aujourd’hui, il y existe deux types d’approche pour répondre aux problèmes des quartiers sensibles :
- Une approche sécuritaire : lutte contre la délinquance et démolition des quartiers HLM
- une approche répressive : met l’accent sur la responsabilité individuelle plutôt que sur les facteurs sociaux de la pauvreté, renonçant à améliorer la vie des quartiers d’habitat social pour s’engager dans la destruction d’une fraction non négligeable de ces logements.
« Les changements de gouvernement sont pour beaucoup dans la nature des solutions mises en œuvre aujourd’hui » .
Selon l’auteure, cette gestion des quartiers sensibles par l’Etat aujourd’hui, ne date pas des émeutes de 2005 et ne correspond pas à une volonté de celui-ci de répondre rapidement et efficacement à une situation d’urgence et d’accumulation des problèmes sur ces territoires.
D’après elle, il y a eu une rupture déterminante entre 1985 et 1995, période durant laquelle la gestion des quartiers populaires a été pensée d’une autre manière. A la catégorie de « quartiers sensibles », on reconnait à présent des « problèmes sociaux » spécifiques. C’est à cette période que l’Etat se focalise sur « les quartiers sensibles » avec pour mot d’ordre : « participation des habitants, restauration du dialogue et de la