L'etrange
L’absurdité définit tout ce qui est contraire à la raison et au sens commun des choses. Camus faisant partie du mouvement existentialiste, transmet à travers ses écrits son sentiment sur l’incohérence du monde qui l’entoure. Il est lui même confronté aux difficultés matériels des éditeurs face à l’étroite censure nazie. Dans son roman, l’Étranger, Camus témoigne de cette absurdité qui reflète fidèlement une époque et la dépasse grâce à un ton et une forme romanesque novateurs.
Lors de cet essai nous nous intéresserons plus particulièrement au traitement de l’absurde sous ses différents aspects : le personnage de Meursault, et les conventions qui l’entourent.
En premier lieu nous allons étudier le personnage de Meursault. En effet son mode de vie et son étrangeté peuvent être définis comme absurde puisqu’il n’agit, ni ne réagit comme tout le monde. Il vit en décalage par rapport à un environnent dont il se différencie. Ainsi, lors de l’enterrement de sa mère, il ne pleure pas mais analyse de façon très précise les comportements des autres : le gardien, les vieillards, et la salle ; comme le montrent son cheminement intérieur : « c’était une salle très claire blanchie à la chaux. Elle était meublée de chaises et de chevalet en forme de x. » (L’Étranger, Camus, Edition Folio, Page 14), «Il y avait une infirmière arabe en sarrau blanc, un foulard couleur vive sur la tête » (L’Étranger, Camus, Edition Folio, Page 13). Étant un personnage d’habitude, Meursault cherche à planifier chaque instant de son existence en particulier au moment où il se rend à Marengo pour l’enterrement de sa mère. L’utilisation du futur : « je prendrais l’autobus… J’arriverais dans l’après midi… Je pourrais veiller et je rentrerais demain soir. » (L’Étranger, Camus, Edition Folio, Page 9) fait comprendre qu’il cherche à planifier l’insolite de son vécu. De même au moment lors du meurtre de l’Arabe, Meursault agit d’une façon irrationnelle : «J’ai