1. L'étrangeté de la scène
A. Les réactions de Meursault face à la demande en mariage:
- Indifférence: expressions «cela m'était égal» 1.2, «cela ne signifiait rien» 1.4, «cela n'avait aucune importance» 1.6 + redondance, parallélisme et pronom péjoratif « cela» pour désigner le mariage!
- Passivité: ne fait que répondre, c'est Marie qui a l'initiative du dialogue. ligne 1 il est objet et c'est Marie fait les actions.
- Absurdité: Paradoxe l.4-5 / l.6-7: ne l'aime pas mais d'accord pour se marier. antithèse dans sa description de Paris liée à un rapprochement étrange «cours noires / peau blanche» (tout est opposé à Alger). Antithèse aimer / dégoûter 1. 14-15 : il suscite aussi des sentiments contraires.
Etrangeté rendue par la mise en abyme du sens étymologique d' «étranger» : l.14 Marie le trouve «bizarre».
>> Malgré la présence d'un narrateur personnage, on n'observe pas de précisions sur les pensées ou sentiments, pas d'explications: impression de récit sans conscience. On constate un personnage secret, solitaire, asocial. Pas d'analyse psycho. poussée = typique du personnage du XXè. Il est« étranger» à sa vie, à tout ce qui l'entoure. Personnage médiocre.
B. Le ton employé:
Narrateur personnage donc le ton est révélateur de sa personnalité.
- simplicité de la situation d'énonciation : je / Marie ou elle / un soir
- voc. simple: répétitions faire / vouloir / auxiliaires être et avoir / verbes de parole simples(dire / répondre) >> Effet d'oralité.
- passé composé : ton neutre, moderne (différent romans XIXè passé simple), peu soutenu.
- Discours Direct: réalisme mais qui n'est pas symbole de dynamisme ici. Il met en valeur les propos laconiques de M., ses réponses brèves ramenées à un mot: « oui », «non », « naturellement ».
- la plupart du tps, Discours Indirect qui est le plus plat, résume, désincarne les personnages, crée une distance, masque l'expressivité alors que le moment est important (demande en mariage).
-