L'etranger
Titre : Les vagues
Auteur : Virginia Wolf
Titre original : The waves (1931)
Traduit de langlais par Cécile Wajsbrot
Editeur : Christian Bourgeois, mai 2008
ISBN : 978-2-267-01984-1
289 pages
Ceci nest pas un roman.
Ceci pourtant est un roman.
Six amis denfance, Bernard, Louis, Neville, Susan, Jinny, Rhoda, suivent ensemble le même cursus scolaire.
Par la suite, ils se retrouvent à différents moments de leur vie, dans le même restaurant, où chacun fait le bilan des années écoulées.
Chacune de ces retrouvailles constitue un chapitre du livre, introduit par une description poétique, par la narratrice, dun instant dune unique journée de la course du soleil. Le premier chapitre est ainsi annoncé par laube, et le dernier par le crépuscule. Un jour et six vies sécoulent en parallèle.
Chacun parle à tour de rôle.
Chaque propos est rapporté directement, systématiquement introduit par le verbe « dire » :
« Nous sommes ici, dit Jinny »
« Il faut se ranger par deux, dit Susan »
Et ainsi de suite.
Mais le lecteur est très vite conscient que les discours ne se répondent pas directement : il sent un étrange décalage, la « co-respondance » nest pas au rendez-vous.
Et très naturellement il remplace le verbe « dit » par le verbe « pense ».
Car cest là que réside la beauté et la force du « roman », dans une suite ininterrompue de monologues intérieurs.
Aucune action : tout ce qui permet de « suivre » lévolution des caractères et le déroulement de la vie de chaque personnage se trouve évoqué dans ses propres pensées et dans celles des cinq autres.
En vérité, chacun est seul dans son être, et lors de ces réunions régulières, personne ne retrouve personne.
Et puis il y a la septième figure, Perceval, un compagnon qui nest jamais de la compagnie, un ami de jeunesse que chacun aime, admire, idéalise, le chevalier qui part en Inde aider les misérables et qui y meurt dune chute de cheval.
Celui-là ne