L'etranger
II- Une existence sous le signe de l’incommunicabilité. a) Sentiment de l’absurde
I- a) Meursault le héros de l'étranger est indifférent au monde et ne parvient pas à donner de sens à son existence. C’est un personnage qui ne comprend pas les autres, mais c’est de même un personnage incompris. Camus fait de son personnage une sorte d'énigme, il montre une totale absence de sens de sociabilité et des discours très limités, le personnage apparaît méprisant et ne porte son attention que sur des détails anodins et sans rapports avec les faits « les grands ventilateurs... » ; « les petits éventails » ; disant « je » à chaque fois qu'il parlait » ; même son avocat semble ne pas le comprendre ; « il a plaidé la provocation » ; « lui aussi a parlé de mon âme ». Cette fracture entre les personnes et les autres renvoie à une vision du monde propre à l'univers de Camus : le sentiment de l'absurde. Cet état d'absence est lié à des évènements ponctuels qu'il vit. Ce personnage est étranger à des sentiments, à une émotion, qui vit dans la solitude et qui refuse la communication, il répond par monosyllabes : « J'ai dit "oui" pour n'avoir plus à parler ». Mais ce n'est pas un personnage blâmable pour autant : il fait ce qu'il faut à l'égard de sa mère, ce n'est pas de la provocation, c'est dans son être.
Le sentiment de l'absurde de sa condition humaine le renvoie à une forme d'indignation silencieuse qui est son dernier espace de liberté : la pensée. Ce thème de l'absurde et de la difficulté à communiquer fonde chez Camus la nécessité de la révolte qui, seul, conne à l'homme sa dignité selon