L'euro
La baisse du dollar par rapport à l’euro réduit le coût du pétrole n L’euro fort favorise les exportations
Le taux de change effectif réel correspond aux fondamentaux de l’économie.
L’euro ne cesse de s’apprécier, il a atteint 1,52 dollar la semaine qui vient de s’écouler. Dans la mesure où l’essentiel des flux commerciaux et financiers du Maroc est réalisé avec la zone euro, quelles conséquences cette appréciation produit-elle sur l’économie nationale ?
Contrairement à certains pays du Golfe, qui vivent de sérieux problèmes d’inflation en raison notamment de l’indexation de leur monnaie au dollar - dont la valeur est inversement proportionnelle à celle de l’euro - le Maroc, lui, ne semble pas affecté outre mesure par le renchérissement de la monnaie unique. Il suffit d’ailleurs d’observer le comportement de l’inflation pour s’en rendre compte : 1,7% en janvier 2008, contre 2,7% une année auparavant; et 2% pour l’ensemble de l’année 2007, au lieu de 3,3% en 2006. Bien sûr, n’oublions pas l’intervention de l’Etat à travers la Caisse de compensation qui permet de neutraliser la hausse des produits pétroliers et alimentaires, dont les cours ont atteint des sommets, le baril de pétrole, par exemple, se négociait à 103 dollars. Le budget de l’Etat s’en trouve lesté plus qu’il n’en peut, c’est une évidence, mais cela est une autre affaire (voir l’article sur la réforme de la compensation).
Mais si l’on met de côté les considérations de politique économique, le faible impact (au sens négatif du mot) de la hausse de l’euro par rapport au dollar sur l’économie marocaine, s’explique d’abord par le fait que la valeur du dirham est adossée à un panier de devises qui reflète convenablement la structure du commerce extérieur du pays : en gros, l’euro y représente 80% et le dollar 20%. On pourrait penser qu’ainsi, la hausse de l’euro ne manquerait pas d’entraîner une baisse du dirham et, par suite,