Les Lumières ne sont pas strictement françaises, l’Europe entière, ou presque, a participé à ce mouvement de libération de la pensée, bien que Paris en représente la « caisse de résonance » qui permet la diffusion des idées partout grâce au rayonnement de l’esprit français et à l’impact d’œuvres comme l’Encyclopédie. Par ailleurs, la langue française est utilisée par les élites éclairées de partout à travers le monde, ce qui facilite la diffusion de ces idées. L’immense renom de Voltaire et des encyclopédistes français ne doit cependant pas faire oublier les évolutions multiples et parfois contradictoires de l’Europe à la fin de l’époque moderne. Ce mouvement des temps modernes dure plus d’un siècle, évoluant à travers plusieurs pays et où se confrontent les idées. Cependant, isoler les Lumières du contexte dans lequel elles émergent serait cacher la complexité culturelle du XVIIIe. Il est donc réducteur de parler de parler des Lumières comme un courant uniforme. Complexes, les Lumières « prônent la connaissance tant des lois éternelles que de l’histoire des peuples, affirment aussi bien la pluralité des cultures que l’unicité de la civilisation. Tout à la fois, elles défendent la raison et les passions, le corps et l’esprits, les arts et les sciences, l’artificiel et le naturel, imprégnant tous les domaines de la création intellectuelles, de la philosophie aux sciences en passant par la littérature, le droit, la peinture… » De plus, ce qui les caractérise c’est que ces idées ne sont pas que dictées dans les livres, elles trouvent échos dans la vie quotidienne et aboutiront, à la fin du XVIIIe siècle à une prise de conscience collective qui fera éclater la Révolution française.
Face à toutes ces nuances liées à la diversité des positions, les Lumières se retrouvent à travers un idéal commun, celui de l’autonomie, qui représente la possibilité de se libérer de la tutelle qui impose à chacun une seule manière de penser et de sentir et cette recherche concerne tous