L'exercice du pouvoir de décision et ses limites
On retrouve régulièrement dans la presse ces mots de Platon : "Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent pas compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus au-dessus d'eux l'autorité de rien ni de personne, alors c'est là (...) le début de la tyrannie"
Preuve que le phénomène n'est pas nouveau. Mais preuve aussi que le laxisme avec les jeunes est le plus grand tort qu'on puisse leur faire. Les jeunes ont besoin d'autorité et ils la demandent. Le symbole du mauvais prof est pour eux celui qui ne se fait pas respecter par ses élèves, celui qui n'arrive pas à imposer le silence, celui qui n'ose pas imposer des règles de comportement strictes.
On observe que lorsque le proviseur est ferme et que l'équipe enseignante applique sans hésiter les règles de discipline, la violence est contenue. Pour autant que le recteur joue le jeu.
Beaucoup d'enseignants voudraient être plus autoritaires mais constatent qu'ils ont moins de droits que leurs élèves. Comme le montre ce coup de pied aux fesses jugé inadmissible (La Provence, 2 février 2000) : "L'enseignant alsacien de 47 ans (...) est privé de salle de classe depuis le 8 décembre, ce qui a déclenché la protestation des parents d'élèves de l'école de la Capucinière à Obernai. Il avait "corrigé" un élève de CM2 particulièrement turbulent, qui avait bousculé plusieurs petits camarades avant que la maître ne sévisse. Un certificat médical attestant la présence d'un bleu sur le postérieur de l'enfant". Ou ce professeur de sport qui a pris deux mois de prison avec sursis pour s'être défendu d'un élève qui l'agressait. Ou cet enseignant injustement accusé, à la réputation excellente, qui a mis fin à ces jours pour ne pas avoir à supporter l'humiliation. Rappelons-nous que la justice est en faveur des mineurs dans tous les cas