L'extension de la littérature
Alors, forcément, qu’on le veuille ou non, que l’on en soit agacé ou pas, son nouveau roman qui sort est un phénomène de la rentrée littéraire… Et ce d’autant plus qu’il est orchestré en quelques sortes par l’éditeur et l’auteur.
Il ne sort que le 08 septembre quand tous les autres romans de la rentrée sont déjà sur les étals des librairies depuis une semaine. Houellebecq se fait attendre. Son roman sortira le 08 septembre et pas avant ; seul cette semaine là, ou presque…
Déjà les pro- et les anti- se déchaînent dans la presse parisienne. Les uns crient au génie renouvelé, les autres crient à l’usurpation littéraire. Comme d’habitude. Comme à chaque fois depuis que Houellebecq est devenu d’avantage qu’un romancier ; mais un véritable phénomène médiatico-culturel à lui tout seul.
« La carte et le territoire » ; c’est le titre. Je n’en dirais rien puisque je ne l’ai pas lu…. Forcément il ne sort que dans une semaine. Mais, moi, Houellebecq, lorsqu’il sort un roman, je l’attends, je l’espère, je le convoite…
Depuis « les Particules élémentaires », mais surtout depuis « L’extension du domaine de lutte », qui aura été pour moi l’un des seuls romans de littérature contemporaine française qui m’ait marqué. « L’extension du domaine de la lutte » était un roman terrible, d’une noirceur sans bornes, dévoilant avec une pertinence ahurissante l’invraisemblable pauvreté et misère psychique et affective, et en même temps social, de l’homme actuel. La dérive sordide d’un être gris plongé dans une sorte de multitude sans visage. La négation également du romanesque littéraire. Houellebecq, alors, considérait qu’il n’y avait plus vraiment lieu à écrire la moindre histoire romanesque puisque l’individu n’existait plus en tant que tel, devenu simple consommateur formaté plus ou moins misérablement. Il en était fini du mythe du « hussard ».
Le roman dès lors se réduisait au strict minimum narratif, sans héros, sans