L’empire humain
L’homme est assurément l’espèce la plus créative sur terre. Il a davantage développé des moyens d’adapter l’environnement à son mode de vie plutôt que de s’adapter à celui-ci : la culture et les sciences en sont de bons exemples. Qu’en est-il cependant des autres créatures peuplant notre monde? Sont-elles inférieures à lui en raison de leurs capacités plus limitées? Charles Darwin (1809-1882)1 pensait que toutes les espèces descendent d’un même ancêtre commun, ce qui nous rend tous égaux selon la théorie de l’évolution. Il sera défendu dans ce texte que les caractéristiques communes entre les animaux et l’homme rendent la supériorité de l’un sur l’autre impossible. Tout d’abord, Darwin a vécu durant l’époque des révolutions, le dix-neuvième siècle, où les vieilles questions avaient besoin de nouvelles réponses. C’était le temps des/150 révolutions industrielles et politiques : tout changeait, les esprits se libéraient. C’est durant son voyage de cinq ans à bord d’une expédition sur un navire de recherche, le Beagle, qu’il élabora les bases de la première théorie de l’évolution des espèces. Elle fût consignée dans ses nombreux ouvrages2, mais particulièrement dans son journal de recherche et dans «De l'origine des espèces», considéré comme ouvrage fondateur de la théorie. L’homme est donc selon lui une espèce animale comme les autres, qui s’est simplement développé différemment pour s’adapter à la grande variété de

1L.-M. Vacher, Histoire d’idées, Montréal, Liber, 2000
2 Inconnu, Le voyage du beagle, http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Voyage_du_Beagle, 7/3/13 systèmes où il peut évoluer. Il n’a donc aucune supériorité par rapport aux autres, il est seulement le fruit d’une évolution constante qui le place mieux adapté que ses ancêtres au milieu dans lequel il évolue. Il en va aussi/300 de même pour les autres espèces animales qui se sont adaptés à leurs milieux aux dépends de ceux qui n’ont