Quand il veut à la façon d’Oedipe, mener jusqu’au bout l’enquête sur ce qu’il est, l’homme se découvre énigmatique, sans consistance (…), sans essence définie, oscillant entre l’égal de Dieu et l’égal à rien. Sa vraie grandeur consiste dans cela même qui exprime sa nature d’énigme : l’interrogation.
Vous vous demanderez dans quelle mesure les œuvres du programme confirment cette opinion.

Fils de Laïos et de Jocaste, souverains de Thèbes, Œdipe, alors qu’il venait de naître, fut abandonné par ses parents à cause de la prédiction d’un oracle affirmant que celui-ci tuerait son père et épouserait sa mère. Par la suite, Œdipe fut retrouvé par un berger et élevé par le roi de Corinthe, Polybe. Plus tard, apprenant la prédiction et pensant que Polybe est son père, Œdipe fuit ses parents adoptifs, et tua en chemin son on véritable père puis épousa sa mère biologique. Ce n’est que beaucoup de temps après, après avoir eu trois enfants, que Œdipe, en recherchant le meurtrier de Polybe, découvre que la prophétie s’est réalisée. C’est en cela même qu’on peut affirmer que Œdipe a mené jusqu’au bout l’enquête sur ce qu’il est. Et c’est pour cette raison que Jean Pierre Vernant écrit dans son œuvre intitulée Œdipe et ses mythes : « Quand il veut à la façon d’Oedipe, mener jusqu’au bout l’enquête sur ce qu’il est, l’homme se découvre énigmatique, sans consistance (…), sans essence définie, oscillant entre l’égal de Dieu et l’égal à rien. Sa vraie grandeur consiste dans cela même qui exprime sa nature d’énigme : l’interrogation. Cette vision plutôt pessimiste de l’homme est-elle universelle ? Nous nous demanderons notamment si les œuvres du programme confirment cette thèse. Tout d’abord, quels sont les conséquences et les débouchés de l’interrogation sur soi ? Ensuite, nous verrons en quoi l’homme oscille entre l’égal de Dieu et l’égal à rien. Enfin, certaines affirmations de Vernant peuvent être cependant discutées et réfutées.

I,1 Depuis