Le thème de la fuite du temps est récurrent en poésie, car il inspire les auteurs à travers les siècles. En effet l'homme est victime de la fuite du temps, et ne peut rien faire contre, la raison ne l'explique pas. Dans ce poème Baudelaire ne manque pas de le rappeler au lecteur et nous allons voir pourquoi peut-on dire qu'il prend la forme d'un avertissement contre le temps, tout d'abord par la domination omniprésente du temps dans ce poème et ensuite par la menace de la mort qui s'y associe.

I- Le temps dominant
1) Le temps et ses attributs
Le temps est personnifié dans tout le poème:
- par la prosopopée de l'horloge, c'est elle qui parle tout au long du poème au discours direct ==> Mise en scène du temps, ce qui lui donne de l'importance
- on a un discours dans le discours (mise en abime) vers 10 "la Seconde chuchote" et vers 11"Maintenant dit:.." la parole de la seconde est elle aussi rapportée au discours direct. De plus, la récurrence de l'impératif "souviens-toi" donne un rythme au poème et martèle le lecteur, cela donne une impression que le temps ne laisse pas de répit de plus son caractère italique le met en évidence.
- Les minutes, associées à des gangues sont elles aussi mentionnées mais l'auteur ne les met pas en scène.
Tous les attributs du temps dont présents et certains mis en scène dans ce poème donc le temps est omniprésent, sous forme d'horloge, de seconde, de minutes, "clepsydre" vers 20

2) L'horloge supérieure aux hommes
- "HORLOGE" vers 1 est hissée au rang de divinité, avec les majuscules, les exclamations, "dieu" vers 1 ce qui souligne sa toute puissance, mais qui est une puissance maléfique : énumération de termes péjoratifs "dieu sinistre, effrayant, impassible" vers 1 crée un rythme saccadé avec encore l'impression de martèlement qui fait réagir le lecteur.
- L'horloge et à travers elle le temps, a le pouvoir sur les hommes, d'une part par son autoritarisme avec les impératifs vers 16/24/10..; d'autre part par la métaphore