L'humanisme
Le terme d'«HUMANISME» désigne le mouvement de rénovation des lettres et de la pensée s'appuyant sur l'étude des textes antiques qui se dessina dès le XIII-ème siècle en Italie et qui s'épanouit jusqu'au XVI-ème siècle dans l'ensemble de l'Europe de la Renaissance. Mais le mot se trouve investi de plusieurs significations, selon qu'on le limite strictement dans le temps, ou qu'on l'applique, par extension, à des états d'esprit ultérieurs, significations dont le seul point commun est de privilégier une philosophie résolument optimiste de l'homme. L'humanisme se répand en Europe, tout d'abord en Rhénanie, de l'Allemagne à la Hollande, région la mieux pourvue en villes, riche en échanges culturels et première zone d'expansion de l'imprimerie et des foires aux livres. Le collège trilingue de Louvain est le premier de ce type. Erasme est le phare de la nouvelle culture, encore très liée à la religion: ses éditions des Pères de l'Eglise, ses Dialogues et ses Adages, son Eloge de la folie (1511), ses réflexions sur le christianisme, sur la formation des princes chrétiens le posent en maître à penser de l'Europe. Une abondante correspondance le relie aux lettrés de tous les pays. L'humanisme pénètre en France grâce à la cour pontificale d'Avignon, où séjournent au XIV-éme siècle Pétrarque et Boccace. Déjà à la cour de Charles V, puis à celle des ducs de Bourgogne, des traducteurs ont fait redécouvrir la philosophie antique (la Politique et l'Ethique d'Aristote). Les guerres d'Italie amplifient la communication culturelle, l'impulsion décisive venant de Francois I, roi lettré, qui décide une véritable importation de professeurs et d'artistes, puis, poussé par Guillaume Budé, fonde le Collège des lecteurs royaux, collège trilingue où seront enseignés le latin, le grec et l'hébreu. Vers 1530, ce mouvement touche toute l'Europe, l'unifiant dans un même idéal, cette pensée optimiste, croyant dans le progrès humain. Et dans cet élan, tout le monde