La fréquentation des auteurs anciens à travers les manuscrits apportés en Italie par les Grecs développe dès le XVème siècle l'étude des humaniores litterae (ces lettres qui rendent plus humain) que les Romains opposaient aux diviniores litterae (lettres divines) : ces "lettres humaines", ou "humanités", longtemps mises sous le boisseau par l'Église, rassemblent les connaissances profanes dont l'homme est le centre. « Faire ses humanités » signifiera longtemps étudier les auteurs grecs et latins et s'employer à les traduire et à les commenter. Mais ce travail de traduction et d'exégèse qui, appliqué à l'Écriture sainte, fortifie l'évangélisme, ne pouvait manquer d'inspirer aussi tous les espoirs de progrès que devaient permettre l'esprit d'examen et l'expérimentation scientifique. C'est ce deuxième sens que privilégiera le mot "humanisme", à partir du XIXème siècle, en désignant une confiance exaltée dans les facultés humaines, qu'à vrai dire la Renaissance, ensanglantée par les luttes religieuses, mettra vite à mal
1 - Définition du mot "humanisme"
C’est seulement dans les années 1830-1840 que le terme "humanisme" apparaît dans les études critiques allemandes pour désigner un "mouvement intellectuel associé au réveil des langues et de la littérature anciennes" (W. K. Ferguson). L’humanisme désigne le retour à la lecture des œuvres antiques : redécouverte, établissement, édition, traduction des textes sont les activités de l’humaniste qui se transforme pour l’occasion en philosophe, philologue, juriste, critique d’art.
2 - Les premiers humanistes
Ils ont comme point commun de dénoncer l’obscurantisme du Moyen Âge. L’humanisme est considéré au contraire comme une période de lumière qui s’oppose aux ténèbres des siècles précédents. C’est ainsi que Rabelais oppose "ce siècle si plein de lumière" au "brouillard épais et presque cimmérien de l’époque gothique". Au chapitre VIII de Pantagruel, Gargantua adresse une lettre à son fils qui concentre tous les