L'ignorance et aristote
Le cas le plus délicat est donc celui de l'ignorance : car enfin, est-elle une excuse suffisante pour nous dispenser de la responsabilité de nos actions ? Aristote répond par la négative, parce que l'ignorance n'est pas en soi un concept univoque, et c'est ce point qui constitue l'objet de toute la dernière partie de notre texte. Il existe en effet deux sortes d'ignorances, celle dont on est responsable et celle qui ne dépend pas de nous ou dont les fautifs « ne sont pas eux-mêmes causes ». Ainsi, si l'alcool trouble mon jugement au point de me faire commettre des actes que je me serais interdits en temps normal, j'aurais beau jeu d'invoquer une ignorance temporaire du bien et du mal : cette ignorance, j'en suis la cause, puisque c'est en toute conscience que j'ai accepté de boire. J'ai même