L'illettrisme
L’illettrisme désigne l’insuffisance de maîtrise de la lecture, de l’écriture, du calcul. Il constitue un facteur grave d’exclusion, dans une société où l’écrit occupe une place importante. La maîtrise de la langue conditionne le destin scolaire et le destin social : sans elle, il ne peut y avoir d’entrée dans le monde de l’écrit, donc dans la société moderne. Les bases de cette société, la démocratie, l’économie de marché, sont en effet fondées sur l’écriture et la lecture. L’illettrisme soulève la question de la participation sociale, économique, politique, culturelle des personnes en difficulté face aux écrits. Comment lutter contre l’illettrisme ? Quelles en sont les conséquences ? Qui sont les personnes concernées ? Ce sont là quelques questions qu’il est important de se poser pour mettre en place des actions par la suite.
L’ILLETRISME
AU
COURS
DES
SIECLES
I. L’ILLETTRISME AU COURS DES SIECLES.
Le mot illettré vient du latin pour désigner ceux qui sont incapables de lire ou d’écrire, mais aussi ceux dont l’oral est fruste, qu’ils soient ignorants ou sans éducation n correcte, ceux que l’on considère « mal élevés ». Au XXe siècle, l’acception de « mal élevé » disparut pour celle d’attardé ou d’imbécile. Illettré se confondit alors avec analphabète. Du Moyen Âge au Premier Empire, l’Église se charge d’alphabétiser, ayant compris le pouvoir détenu sur les esprits par l’instrument de l’éducation. La Réforme et la Contre-Réforme furent un accélérateur, avec la diffusion de la lecture de la Bible. L’influence huguenote en France sera très forte sur l’alphabétisation. Puis, le développement économique et social apportera l’alphabétisation de masse. Au départ, cependant, les courants conservateurs étaient plus que réticents sur cette instruction apportée au petit peuple : pourquoi instruire ceux qui n’ont rien