L'illusion comique acte 2 scène 2
On rencontre deux nouveaux personnages : Matamore, vantard et peureux qui surenchérit ses exploits, Clindor, ironique. Matamore se refuse à l’affrontement avec Adraste ce qui met en doute sa valeur guerrière et son amour. Il se présente comme un héros mais l’invraisemblance des exploits qu’il s’attribue le tourne en ridicule/comique. C’est un personnage héroi-comique issu de la comedia dell’arte. Tout en contant ses exploits, il ne peut affronter son rival. Est-on dans l’illusion ?
I - Matamore
Il incarne le rôle du miles gloriusus. Les termes de «vertus…juste fureur…valeur… perfections» renvoient à l’image d’un héros tragique. C’est une amorce de discours héroïque ici parodié car le passé se raccroche au mythe dans l’imaginaire du personnage et non dans la réalité du vécu du personnage. Il se dévoile en deux mouvements de la scène :
- vantard par la parole
- peureux par le geste
Son emphase hyperbolique (cf. hyperbole) marque l’invraisemblance des conquêtes de Matamore qui se dégagent du coté épique de son discours : «contemple 2 fois (anaphore à l’hémistiche), race, abattus, périe, déserte, souffre (qui marque son dédain), détruit (qui marque la violence), vers 13 les déserts découlent de sa puissance guerrière».
Le pluriel des actions héroïques sur les deux continents accentue sa simili-puissance qui entraîne l’effroi. L’héroïsme est parodié car on touche à l’invraisemblance. Matamore confirme sa vantardise en affirmant que même les Dieux sont asservis à sa force et à sa puissance sur toute la Terre.
La deuxième partie nous renvoie un autre personnage : quand il se retrouve dans une situation concrète il a d’abord peur : «où vous retirez vous ?» (jeu de scène). Il fuit devant le rival. Son mouvement de retrait s’oppose à la réplique de Clindor : « revenons à l’amour». C’est un personnage qui a peur de la querelle.
Tout ce qu’il prête à son rival renvoie à ce que Matamore est réellement. C’est le miroir de ses propres