L'illusion poetique étude sur rimbaud

8260 mots 34 pages
AUX LIMITES DE LA FICTION, RIMBAUD ET L'OBJET DE L'INCRÉDULITÉ
Dans sa contribution au premier colloque en ligne de Fabula, Antoine Compagnon citait les formules célèbres de Coleridge et en rétablissait le sens, plus complexe qu'il n'y paraît [1] . Ainsi la « suspension volontaire de l'incrédulité (willing suspension of disbelief), qui conditionne l'illusion poétique doit-elle se comprendre moins comme une rupture que comme une sorte d'abstention, une sorte de laisser-faire conscient de lui-même, la levée autorisée d'une vigilance. Comme s'il se formait à tel moment, dans l'état permanent d'incrédulité que nous entretenons à l'égard des images, une certaine décision de les accueillir avec confiance. Dans le phénomène psychologique et moral paradoxal de cette « foi négative (that negative faith, which simply permits the images presented to work by their own force, without either denial or affirmation of their real existence by the judgment), le sujet se bornerait à laisser travailler les images de la fiction, en connaissance de cause. Dépense donc et procédures réglées du côté de la fiction, simple consentement du côté du spectateur ou du lecteur, ou du rêveur : on est dans une situation sui generis, ambiguë mais complète et suffisante, dans laquelle Coleridge refuse que l'écrivain fasse interférer des éléments bruts de réalité, qui seraient introduits là censément pour renforcer un effet de réel. Dans une perspective phénoménologique, on parlerait d'une mise entre parenthèses, de principe : pour produire la conscience propre à l'illusion poétique, il faut reconnaître son caractère purement imaginaire, et pour la connaître, il faut en construire le phénomène spécifique.
D'autre part, Coleridge lui-même évoquant la scène théâtrale (the true Theory of Stage Illusion), on pourrait rapprocher son texte de celui où Octave Mannoni proposait une théorie freudienne de la scène d'illusion [2] . Mannoni, lui aussi, refuse que cette illusion soit une simple hallucination et

en relation

  • Charles baudelaire - le soleil (fleurs du mal - tableaux parisiens)
    283 mots | 2 pages
  • Commentaire literaire sc 7 l'atelier de grumberg
    1548 mots | 7 pages
  • Bt ci - cg 1ere année
    617 mots | 3 pages
  • Mangeunsteak
    751 mots | 4 pages
  • Commentaire, le lombric de roubaud
    768 mots | 4 pages
  • En quoi le recueil leçons est-il, comme le poète le décrit lui-même, un « livre de deuil » ?
    1702 mots | 7 pages
  • Peut on se passer d'illusion ?
    2222 mots | 9 pages
  • Anthologie poeme sur la guerre
    1281 mots | 6 pages
  • Molière – l’impromptu de versailles
    326 mots | 2 pages
  • Anthologie
    366 mots | 2 pages
  • Synthse francais
    749 mots | 3 pages
  • Caca
    1227 mots | 5 pages
  • question de corpus
    474 mots | 2 pages
  • Critique littéraire nuit d'octobre, musset
    1932 mots | 8 pages
  • La satire ii et le chant iii de nicolas boileau-despréaux
    2287 mots | 10 pages