L'image de la femme - mon rêve familier
478 mots
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L’auteur décrit ici une femme possédant de nombreuses qualités. Avant tout, elle est aimante, et il en est pleinement conscient : « et que j’aime, et qui m’aime » (v.2). L’amour qu’elle éprouve est visible et Baudelaire sait donc que les sentiments qu’il éprouve sont réciproques, ce qui est rassurant. De plus, cette femme doit, tout en restant elle-même et en ne modifiant pas sa personnalité, être capable de le surprendre : « Ni tout à fait la même ni tout à fait une autre » (v.3-4) et donc de ne pas laisser s’installer une routine ennuyeuse. Elle doit également être compréhensive, et savoir lui faire oublier ses problèmes : « elle me comprend » (v.4), ce qui a l’air d’être une tache ardue, sachant qu’elle est apparemment la seule à y parvenir : « Pour elle seule » (v.6). Cette femme doit donc être véritablement unique. Elle est aussi capable de souffrir pour soulager le poète. Enfin, sont mentionnés son nom, qui est évidemment joli à entendre : « il est doux et sonore » (v. 10) ainsi que sa voix, elle aussi chantante : « lointaine et calme et grave » (v.13), la musicalité étant une chose importante pour un poète. Son regard est qualifié par une comparaison : « pareil au regard des statues » (v.12), ce qui la rapproche d’une œuvre d’art.
Ce poème ne traite pas d’une femme en particulier, mais d’une image de la femme généralisée. Elle n’est donc pas nommée, et elle est désignée par l’article indéfini « une » (v.2). Ce flou est d’ailleurs souligné par l’adjectif qualificatif « inconnue » (v.2), épithète de femme, qui prouve que l’auteur n’en est absolument pas proche, et qu’elle est juste une représentation d’un idéal. Le portrait ici dépeint semble être brossé, se rapprochant de l’impressionnisme. Ainsi, il peut être changeant : « ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre » (v.3 à 4). L’idéal féminin décrit, sans être totalement modifié, subit donc de légères retouches d’un rêve à l’autre. Il ignore son physique, ou n’y attache pas grande importance