L'inconscient
1915 et 1929
L'inconscient
par Sigmund Freud
Extrait de « Œuvres complètes » et de « Malaise dans la culture »
L'inconscient
La justification de l'inconscient
Les trois instances de l'inconscient : ça, moi, surmoi
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L'inconscient [1]
[Le refoulement]
De la psychanalyse nous avons appris par expérience que l'essence du procès du refoulement ne consiste pas à supprimer, à anéantir une représentation représentant la pulsion, mais à la tenir à l'écart du devenir-conscient. Nous disons alors qu'elle se trouve à l'état d' « inconscient », et sommes en mesure d'avancer de bonnes preuves qu'elle peut, même inconsciente, manifester des effets, même certains qui atteignent finalement la conscience. Tout ce qui est refoulé doit nécessairement rester inconscient, mais nous voulons d'entrée de jeu poser comme tel que le refoulé ne recouvre pas tout ce qui est inconscient. L'inconscient a l'extension la plus large des deux ; le refoulé est une partie de l'inconscient.
Comment parvenir à la connaissance de l'inconscient ? Nous ne le connaissons naturellement que comme du conscient, après qu'il a subi une transposition ou traduction en du conscient. Le travail psychanalytique nous fait quotidiennement faire l'expérience qu'une telle traduction est possible. Pour ce faire, il est exigé que l'analysé surmonte certaines résistances, celles-là mêmes qui, de cela, ont fait jadis un refoulé, en l'écartant du conscient.
La justification de l'inconscient [2]
[Hypothèse de l'inconscient : outil de travail de la psychanalyse]
Notre bon droit à faire l'hypothèse d'un animique [3] inconscient et à travailler scientifiquement avec cette hypothèse est contesté de nombreux côtés. Nous pouvons là-contre avancer que l'hypothèse de l'inconscient est nécessaire et légitime et que nous possédons de multiples preuves de l'existence de l'inconscient. Elle est nécessaire, parce que les données de la conscience sont, à un haut