L'indifférence

1605 mots 7 pages
Il arrive souvent, en écrivant une chronique, que je sois pris par le doute. Est-ce que je n’exagère pas un peu ? Est-ce que mes analyses ne sont pas parfois superficielles ? Suis-je certain de la construction des argumentaires ? Puis-je faire confiance aux informations que je glane via le net ? J’hésite sur les réponses car, souvent, mes écrits ne provoquent aucune réaction et tombent dans le vide sidéral de l’indifférence. Entre 2000 et 3000 personnes passent sur les deux textes quotidiens sans parfois une seule prise de position. C’est tellement inquiétant que je me pose véritablement la question de savoir si je poursuis ce travail quotidien qui me vole une partie de mon sommeil. En fait, chaque fois, je me console en me disant que rien ne serait pire que le silence et que, dans le fond, c’est probablement ceux qui osent parler qui gênent le plus. même s’ils sont de moins en moins nombreuxS’en persuader prend parfois du temps et de l’énergie. Il m’arrive très souvent de ne pas oser « la ramener », car j’ai l’impression de devenir un donneur de leçons de la pire espèce.
Je me mure, à mon tour, dans le silence, tant j’ai peur d’être à côté de la plaque tellement les discours sont stéréotypés ou véritablement décalés. Je suis stupéfait de constater que certains découvrent le fil à couper le beurre, ou au contraire prennent pour argent comptant des poncifs colportés par des médias simplificateurs à l’extrême. Le monde de la sur-information ne permet plus de discerner les éléments les plus importants et, en fait, la sous information a pris le dessus. Apparaître comme un « je sais tout » n’apporte aucune estime. Bien au contraire. Il vaut mieux souvent la boucler et avaler sa salive que s’exprimer. Ce n’est qu’avec le temps et l’expérience qu’on mesure la valeur de se positionner : savoir se taire reste la règle d’or de la vie publique.
En effet, toute expression construite soulève immédiatement des interprétations faciles. Il existe une catégorie de personnes, en

en relation