L'ingénu de voltaire
Le XVIIIe siècle, marqué par une période de révolte, de contestation et d’esprit plus critique, a apporté de grands bouleversements et des métamorphoses notoires dans la quasi-totalité des secteurs de la vie. Aux niveaux social, politique et religieux, de grands changements ont vu le jour sous l’influence des grands écrivains et philosophes du «Siècle des Lumières ». La littérature change alors de source d’inspiration et de destinataire. Elle ne sera plus sous la houlette et la commande des rois et de la bourgeoisie, bien au contraire. Les écrivains philosophes vont se pencher sur les maux qui gangrènent la société et dénoncer à travers leurs œuvres toutes les injustices dont souffrent les minorités et les plus faibles. Ainsi, les abus de pouvoir, les écarts de la religion et les dérives de la société constituent, entre autres, les principales thématiques qui intéresseront les auteurs du moment. Et Voltaire, l’une des figures emblématiques de la littérature du XVIIIe, inscrit naturellement son œuvre dans l’élan contestataire de cette époque où la superstition et les idées reçues reculent au profit de la pensée rationnelle et scientifique. C’est ainsi que L’Ingénu, paru en 1767, reste une illustration parfaite et une description exacte de la réalité sociale de l’époque. En effet, par le truchement de l’ironie, il jette un regard critique sur les Français sous le règne de Louis XIV, et ainsi dénoncer les tares qui minent toutes les sphères de la société. Dans notre travail, nous tenterons de montrer comment L’Ingénu s’attèle aux critiques sociales, politiques et religieuses.
LA CRITIQUE SOCIALE
La satire de la société commence dès les premières pages du roman. Voltaire, en décrivant le prieur, nous dira qu’il « était un très bon ecclésiastique, aimé de ses voisines, après l’avoir été autrefois de ses voisines.» [1] Certes, il le brocarde plaisamment, sans méchanceté, cependant cela donne une idée assez claire sur les personnes qui ont en