L'ingénu de voltaire
L’Ingénu paraît en 1767. Conte philosophique écrit par Voltaire. A travers les voyagesd’un Huron fraîchement débarqué en France, Voltaire critique les doctrines jésuite et janséniste, ainsi que la hiérarchie et la Cour royale française de son époque. Cela conduira d’ailleurs la police à faire retirer son ouvrage de la vente. Le Chapitre étudié, qui est le neuvième de l’ouvrage, raconte l'arrivée à Versailles du Huron et l’enchaînement des erreurs commises dans sa tentative d’accéder au Roi. I –L’innocence du Huron
Malgré l’enchaînement des erreurs du Huron, on s’aperçoit qu’il ne peut être raisonnablement tenu pour coupable de ces actes. En effet, il n’a aucune notion du fonctionnement de la Cour et de ses usages, de la hiérarchie. Comme le titre l’indique, il est ingénu, ce qui signifie une certaine naïveté, une candeur presqu’enfantine
-il ignore les codes vestimentaires et hiérarchiques « demande aux porteurs de chaise à quelle heure on peut voir le roi » -il est franc et honnête et ne connaît pas l’hypocrisie, alors qu’elle est nécessaire pour survivre à la Cour. De même, méconnaissant la hiérarchie, il s’exprime sans peser ses mots et finit par se mettre en colère contre le commis. -il pense naïvement que le patriotisme ou une bonne conduite en général est synonyme de récompense. Or la Cour est un monde basé sur l’injustice. Sa requête ne va donc pas être acceptée : « Récompense ; voici mes titres ». -sa volonté d’obtenir du Roi la main de Melle de St-Yves trahit une méconnaissance des relations entre le Roi et le clergé. La naïveté du personnage est volontaire. C’est par un regard neuf que Voltaire peut faire passer son message. En effet, le Huron est souvent « tout étonné », « brave ». Il s’étonne, interroge, tente, ne s’arrête pas aux idées préconçues d’une société puisqu’il ne les connaît pas. Cela permet un accès direct à la critique des mœurs