L'objectivité dans les médias québécois
D’abord, le journaliste peut difficilement s’opposer ouvertement à l’entreprise qui l’embauche. Anne-Marie Gingras soutient que « la majorité des médias appartiennent à des entreprises privées (…) et ces entreprises ont des intérêts spécifiques à défendre ». Prenons l’exemple éloquent de la vidéo d’août 2008 de l’anniversaire de la femme du PDG de Power Corporation, Paul Desmarais, rendue publique par le groupe de pirates informatiques Anonymous. Dans cette vidéo, on nous montre une fête somptueuse, à laquelle participent des politiciens influents. Certains diront qu’il n’y a rien là de choquant, que tout cela relève du domaine privé. Il est évident que cette vidéo expose beaucoup plus que cela. Louis Cornellier, dans l’une de ses critiques littéraires souligne le pouvoir démesuré d’un homme qui, grâce à sa fortune, s’assure de son influence auprès des décideurs. Le lectorat attendait avec impatience sous quel angle les médias de M. Desmarais allaient traiter la nouvelle. Alors, comment expliquer le silence radio des journalistes de Gesca, alors que toute la presse québécoise couvrait cette nouvelle ? Par omission du fait rapporté, le journaliste est ainsi loyal à son employeur, sous prétexte fallacieux d’un événement insignifiant.
Aussi, les médias doivent miser sur des « recettes sûres » pour séduire le