L’Odyssée – Homère
Des hommes, des Dieux, des monstres et un héros
Les personnages de l’Odyssée sont à l’image du monde réel et de l’imaginaire humain : riche, foisonnant et bigarré.
Des hommes tels qu’en eux-mêmes.
Contrairement à l’Iliade, peuplée uniquement de seigneurs, de princesses et de guerriers, les hommes qui peuplent l’Odyssée sont à l’image de la communauté humaine : toutes les classes sociales, tous les âges et les deux sexes y sont représentés. A Ithaque on voit des seigneurs, la femme du roi absent, son père et son fils, mais aussi des servantes, une nourrice, un porcher : « les gens simples sont entrés dans le poème ». Le premier homme que rencontre Ulysse après son arrivée, un porcher, est, dans son humilité même, le parfait symbole de ce que représente Ithaque pour le héros : un univers humain, civilisé, rassurant. C’est vers lui qu’Athéna lui recommande d’aller car il est l’élément stable, celui qui, tout en veillant sur ses porcs, a « gardé son affection » à Ulysse, « chérit son enfant et la prudente Pénélope » (XIII, v 405-406).
Les Phéaciens sont un peuple légendaire, intermédiaire entre les dieux et les hommes. Dans leur façon de vivre, ils ressemblent beaucoup à la société grecque archaïque : les jeunes filles vont laver le linge à la rivière, les citoyens se rassemblent sur l’agora, tous font des sacrifices en l’honneur des dieux, tous se rassemblent autour de l’aède pour écouter ses chants, tous aiment la musique, les chants, les concours athlétiques. On y voit une fille faire comprendre à son père avec pudeur qu’elle songe à se marier et qu’elle doit s’y préparer, et un père attentif aux paroles de sa fille. On y voit tout simplement des personnages d’humanité familière.
Des dieux silhouette du destin plutôt que personnages
Les dieux sont bien présents dans l’Odyssée, mais, comparé à ceux qu’elles sont dans l’Iliade, leurs interventions sont assez discrètes. Le chant V commence par une assemblée des dieux qui fait écho à celle du