L'odyssée
de Jean Michel RIBES
Adaptation : Yvon MICHEL
PREMIÈRE PARTIE
1. Sur les bords de la mer Égée
Orage. Athéna, un drapeau noir à la main, passe en courant. Elle rit. Un éclair l'illumine. Les coups de foudre cessent bientôt, l'orage s'éloigne et l'obscurité n'est plus dérangée. On perçoit au loin deux rires dont les éclats s'amplifient peu à peu. Un rayon de lune permet de distinguer deux hommes, un guerrier et un rameur, secoués par un fou rire inextinguible.
LE GUERRIER (hoquetant de rire). Attends, ce n'est pas tout... Alors le vieux dit : « C’est peut-être le cheval du brandisseur de foudre, le sien doit être de cette taille. »
LE RAMEUR (riant aussi). Un cheval en bois pour Zeus ! (Rires.) Il l'aurait cramé avec sa foudre ! (Rires.)
LE GUERRIER. Attends ce n'est pas fini ! Y'a un autre Troyen qui dit : «Il est peut-être vivant, ce cheval géant, apportons-lui du foin et de l'avoine, on verra s'il mange. »
LE RAMEUR. Du foin et de l'avoine ! (Rires.)
LE GUERRIER. Oui ! du foin et de l'avoine ! Moi entendant ça, je me suis pris un rire qui m'a tellement secoué l'estomac que mon casque est tombé sur le plancher.
LE RAMEUR. Parce que (rires) parce que (rires) tu mets ton casque sur l'estomac ! (Rires.)
LE GUERRIER (éclate de rire en se tapant sur les cuisses). Attends ! c'est pas fini ! En tombant, mon casque a roulé jusqu'à la queue en faisant un boucan terrifiant. (Il s arrête de rire, marquant un moment de suspense.) Tous les guerriers tournèrent leur tête vers moi en retenant leur souffle ! Ménélas lui-même, qui était assis dans le cou de la bête, s'était levé pour m'assommer. Tous les hommes croyaient que dehors les Troyens avaient deviné le piège ; moi j osais même pas ramasser mon casque... personne bougeait,... on n'osait plus avaler notre salive... Ulysse avait mis sa main sur son glaive et serrait la poignée.
LE RAMEUR. Et puis...
LE GUERRIER. Et puis on