L'or. cendrars (l'ouest)
Le passage se situe au moment où, fermier paisible du Missouri, Suter est intrigué par ce que les gens de passage lui racontent de l'Ouest.
Ce texte se présente comme un monologue intérieur dans lequel le personnage exprime une curiosité avide.
Quelle est la narration de ce texte ? Il n’y a pas d’action, mais seulement des possibilités de récits.
Dès lors, après s’être demandé ce que c’était que l’Ouest, on verra comment le mot est un déclencheur de récits, puis on s’interrogera sur le renouveau du récit ici opéré. Lecture
[Le héros de L'Or, Johan August Suter, est parti pour l'Amérique dans la première moitié du XIX° siècle pour y faire fortune. D'abord fermier dans le Missouri, il s'intéresse beaucoup à ce que racontent les gens de passage qu'il accueille dans son domaine.] Un jour, il a une illumination. Tous, tous les voyageurs qui ont défilé chez lui, les menteurs, les bavards, les vantards, les hâbleurs, et même les plus taciturnes, tous ont employé un mot immense qui donne toute sa grandeur à leurs récits. Ceux qui en disent trop comme ceux qui n'en disent pas assez, les fanfarons, les peureux, les chasseurs, les outlaws (1) , les trafiquants, les colons, les trappeurs, tous, tous, tous parlent de l'Ouest, ne parlent en somme que de l'Ouest. L'Ouest. Mot mystérieux. Voici la notion qu'il en a. De la vallée du Mississipi jusqu'au-delà des montagnes géantes, bien loin, bien loin, bien avant dans l'ouest, s'étendent des territoires immenses, des terres fertiles à l'infini. La prairie. La patrie des innombrables tribus peaux rouges et des grands troupeaux de bisons qui vont et viennent comme le flux de la mer. Mais après, mais derrière ? Il y a des récits d'Indiens qui parlent d'un pays enchanté, de villes