L'organisation constitutionnelle de la iii ème république est elle équilibrée?
« Soumis avec sincérité à la grande loi du régime parlementaire, je n’entrerai jamais en lutte contre la volonté nationale exprimée par ses organes constitutionnels. » est l’un des extraits du message que Monsieur le Président de la République Jules Grévy fait lire aux députés le 06 février 1879. Ce message prendra par la suite le nom emblématique de Constitution Grévy, du fait qu’il va illustrer un tournant dans la façon dont la République qui durera de 1875 à 1940 sera gouvernée.
En effet, suite à la défaite de Napoléon III à Sedan face à la Prusse le 04 septembre 1870, un gouvernement, ainsi qu’une Assemblée nationale suivie d’un Président de la République, Monsieur Thiers se mettent en place, mais il faudra attendre 1875 pour qu’une Constitution voit le jour.
Cette Constitution naît sous la présidence de Mac Mahon, elle est composée de trois lois majeures (lois du 24 et du 25 février 1875, loi du 16 juillet 1875) qui sont censées être la clé de voûte de l’organisation des institutions de la IIIème République. Par sa forme, cette Constitution est très brève, elle est constituée de trente-quatre articles et n’incorpore pas de préambule à son corps. Quant à son fond, la Constitution est basée sur un régime parlementaire, dans lequel les pouvoirs législatifs et exécutifs cohabitent, s’équilibrent et collaborent. En effet ces deux pouvoirs ont à la fois des domaines d’actions communs, et à la fois des moyens d’actions réciproques (dissolution du Parlement par l’exécutif et responsabilité du Gouvernement devant le Parlement) qui permettent donc d’acquérir un certain équilibre des pouvoirs au sein de cette République.
Mais cette Constitution est trop vague, elle laisse un champs d’interprétation trop large, et cette faille va rapidement être utilisée par l’Assemblée Nationale. C’est grâce à cette trop grande souplesse que la IIIème République va avoir une telle longévité, mais