L'organisation du royaume xviie xviiie siècle
« Tout l'État et en lui » affirmait Bossuet avec une certaine pertinence pour Louis XIV. Il ne serait pas déplacé d'ajouter à cette citation : tous les états et en lui et quelques autres organes. C'est précisément l'articulation entre le roi et ces organes qui va nous intéresser dans notre travail. Car si l'État n'était que roi, même absolu, il n'aurait en aucun cas pu administrer un si vaste territoire. Il faut aussi dire que « l'absolutisme » (terme anachronique mais signifiant) Royal n'est qu'un point de mire pour la monarchie, en effet, ne lui en déplaise, le roi doit composer avec le principe de réalité (les caisses de l'État pas inépuisables, les privilèges, les intérêts des autres pays etc.). Louis XIV, au XVIIe siècle, avait eu la volonté de centrer les pouvoirs régaliens autour de sa personne. Cette aspiration à l'absolutisme royal s'inscrit dans un mouvement bien antérieur au Roi-Soleil, dès François Ier on observe une affirmation de l'État tout-puissant dirigeant le royaume derrière le monarque. Au XVIIe et au XVIIIe siècle, la France est l'État le plus puissant d'Europe. Certes la concurrence est acharnée mais la France forte de ses plus de 20 millions de personnes tient le haut du pavé. Cependant, dans un lieu et à une époque où un ordre peut mettre plus d'une vingtaine de jours à être reçu et il fallait au roi pouvoir s'appuyer sur des relais solides. Ces relais solides devaient savamment s'imbriquer les uns dans les autres. En effet, à la veille de la révolution, la machine était bien huilée (peut-être même trop bien). Le roi était au sommet d'une vaste pyramide hiérarchique destinée à servir le roi au mieux. Ainsi, on peut naturellement se demander en quoi l'organisation du royaume au XVIIe et XVIIIe siècle répondait aux exigences de centralisation des pouvoirs clairement explicités dans les mémoires de Louis XIV ? Pour répondre au mieux à cette question nous allons tout d'abord voir comment le