L'organisation du travail connait-elle véritablement une mutation?
1) Remarques préliminaires sur le sujet :
~ le sens de « besoins » est clair ici : il s’agit des besoins primaires ou vitaux (ici : manger, boire) qui conditionnent la survie et par extension la vie de l’homme (se vêtir, se loger, etc.) car le sujet parle de « subvenir aux besoins ».
~ le « n’… qu’ » marque une réduction, sans doute abusive. Le sujet invitait à montrer et à critiquer cette réduction. D’emblée, la réflexion devait s’efforcer de montrer que le travail est donc autre chose qu’une simple activité vitale. D’ailleurs, le terme « moyen » pour qualifier le travail dans le sujet comportait quelque chose de presque péjoratif qui poussait à se demander si par opposition le travail n’est pas plutôt une fin pour l’homme. On pouvait alors se demander ce que signifie que le travail est une fin pour l’homme…
~ en vertu de la remarque précédente, il est évident que parler de l’aliénation par le travail salarié ne répond pas à la question à moins, avec Marx notamment, de souligner que c’est justement parce que le travail n’est plus pour l’ouvrier qu’un simple moyen de subvenir à ses besoins (et non comme le pense Marx ce qui permet à l’homme de s’humaniser = un besoin en lui-même) qu’il en devient aliénant (voir les textes de Marx en rapport au cours). L’ouvrier vit alors en dehors du travail : les activités liées aux fonctions animales (boire, manger, se reposer) s’humanisent et le travail (pourtant le propre de l’homme) devient animal. Si le travail n’est qu’un simple moyen de survie, pour Marx, c’est parce qu’en contrepartie il nie l’humanité de l’homme. On voit mal en effet comment l’homme peut s’affirmer à travers une activité purement subordonnée à sa nature biologique et animale (ce que pensaient les Grecs de l’Antiquité). D’ailleurs, on pouvait aller encore plus loin avec Marx pour montrer que l’activité de travail en tant que transformant la nature pour lui donner une forme