L'organisation international du travail
L’OIT est une institution spécialisée de l’Organisation des nations unies (ONU)1 dont l’objectif est le maintien de la paix par la promotion de la justice sociale. Souvent désignée comme la « conscience sociale de l’humanité », elle se retrouve au centre d’opérations fondamentales, au coeur de la mondialisation, où elle s’efforce de faire respecter les droits de l’homme à un travail décent face aux tenants du libre-échange. Son utilité est plutôt bien reconnue… du moins en comparaison avec l’ensemble du système onusien. Bien sûr, elle ne dispose d’aucun moyen de contrainte pour faire appliquer l’ensemble de ses normes, que l’on désigne généralement sous le vocable de « Code international du travail ». Mais sa philosophie influence progressivement les législations et les mentalités. Les Etats, soucieux de préserver leur image, évitent d’être désignés comme « mauvais élèves » dans les rapports publiés régulièrement par l’organisation. Et la contribution sociale des normes de l’OIT est indéniable dans les pays où les syndicats et les juridictions peuvent se les approprier. C’est ainsi qu’en 2008, le gouvernement français a dû renoncer à son Contrat « nouvelles embauches » (CNE) mis en place l’année précédente et condamné par l’OIT suite à une plainte syndicale. Il est donc nécessaire de s’intéresser à l’OIT, et de la défendre contre ceux que dérange toute régulation de l’économie internationale.
NAISSANCE DE L’OIT
L’OIT est l’aboutissement de luttes ouvrières sévèrement réprimées dans les pays industrialisés.
Créée en 1919, dans le cadre du traité de Versailles, elle survivra à la Société des Nations pour devenir, en 1946, la plus ancienne « Institution spécialisée » de l’ONU2. Elle est la seule organisation internationale tripartite, ce qui signifie qu’employeurs et salariés y sont représentés aux côtés des gouvernements. Son rôle est considérable : il consiste à élaborer et faire appliquer les normes