L'origine du portrait
Le portrait, la représentation sculptée ou peinte de la figure humaine, est un genre profondément enraciné dans la culture occidentale, présent dès la plus haute antiquité, à l’articulation entre le sacré et le profane, la société et l’individu.
L’Antiquité – Naissance du portrait
La représentation de l’individu est étroitement liée aux croyances religieuses. Le portrait a essentiellement une fonction de substitution et une fonction funéraire.
La fonction de substitution
Dès le IIIe millénaire, dans les temples sumériens, autour de la statue du dieu, on plaçait celle des fidèles qui entretenaient ainsi une adoration permanente. Si toutes ces statues ont les yeux grands ouverts, le regard extatique en présence de la divinité, on peut cependant distinguer des traits individualisés : ce sont peut-être déjà des « portraits » de notables.
La fonction funéraire
L'époque antique est une période où l'existence du portrait est méconnue, mais il est bien présent. Cela signifie que le portrait n'existe pas en tant que genre en peinture. On attribue le premier portrait aux Égyptiens sous l'Ancien Empire égyptien (2700-2300 avant JC). Cependant il n'a pas le sens que l'on connaît aujourd'hui du portrait. Ce premier portrait n'est pas réservé aux vivants; il est dédié aux morts et aux dieux. Il n'est pas réalisé pour être vu par les vivants.
La fonction de mémoire
Mais le portrait a aussi une fonction de mémoire : il garde le souvenir des êtres chers, il perpétue celui des grands hommes.
Dans son Histoire Naturelle, Pline l’Ancien rapporte un des mythes fondateurs du portrait, la poétique légende qui attribue à une jeune fille amoureuse l’invention de la peinture et la réalisation du premier portrait. La fille du potier Dibutadès de Sicyone établi à Corinthe, voulait garder l’image de son amoureux qui devait partir pour un lointain voyage. Elle dessina sur le mur de la chambre le profil du jeune homme