L'origine et l'évolution de la séparation des pouvoirs
INTRODUCTION
Aucune théorie n’a autant marqué l’histoire constitutionnelle que celle de la séparation des pouvoirs, qui aujourd’hui encore demeure fondamentale. La séparation des pouvoirs est une doctrine constitutionnelle prônant la spécialisation des fonctions exercées par les organes de l’état afin d’éviter le cumul de tous les pouvoirs dans une même autorité. L’objet de cette séparation est d’avoir des institutions étatiques qui respectent au mieux les droits et libertés fondamentales des individus mais aussi de limiter l’arbitraire et d’empêcher les abus liés à l’exercice de missions souveraines. Ainsi ce principe est devenu un élément essentiel des démocraties représentatives.
La nécessité d’une telle séparation inspirera l’article 16 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 aout 1789 qui affirme que « toute société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution. » La séparation des pouvoirs a été, pour l’essentiel, théorisée par Locke et Montesquieu aux XVIIème et XVIIIème siècles ; on retient en France le plus souvent la classification de Montesquieu définie dans L’Esprit des Lois (1748). Cette théorie a très vite rencontrée un formidable écho qui demeure, et elle a été considéré comme le critère de ce qu’on n’appelait pas encore la démocratie mais disons d’un régime dans lequel les libertés étaient protégées. En effet, c’est à partir de ce principe que l’on opère la distinction des régimes politiques.
Ainsi, quelle est l’origine et l’évolution de la théorie de la séparation des pouvoirs ?
Dans un premier temps, il conviendra d’étudier les origines de cette théorie (I) puis dans un second temps, de s’intéresser à son évolution et à son adaptation (II).
I/ Les origines de la théorie
Les prémisses de la théorie de la séparation des pouvoirs apparaissent dès l’Antiquité (A), ce qui inspirera