L'ua
ENTRE LES TEXTES ET LA RÉALITÉ par Albert BOURGI (*)
En succédant à l’Organisation de l’unité africaine (OUA), l’Union africaine
(UA) se donne pour ambition de renouveler et de consolider le projet d’intégration politique et économique dont les bases avaient été jetées en
1963. A cet effet, l’Acte constitutif de la nouvelle organisation, dont les contours ont été tracés dans la Déclaration de Syrte (Libye) du 9 septembre
1999, a fixé des objectifs et instauré un cadre institutionnel allant bien audelà de l’approche diplomatique finalement privilégiée par l’OUA. C’est sous l’angle organique que les changements sont les plus notables, avec notamment une Commission appelée à relayer et à impulser la dynamique unitaire.
A travers ce dernier aspect, la création du Conseil de paix et de sécurité traduit la volonté de rompre avec la fatalité des guerres et de se doter d’instruments aptes à relever les défis de la paix et à promouvoir une politique de défense commune.
Cependant, la rupture tant annoncée avec les égarements de l’OUA se heurte une nouvelle fois aux réalités d’une Afrique toujours repliée sur le dogme de la souveraineté étatique et confrontée à des difficultés, notamment financières, qui risquent de renvoyer à un avenir plus lointain le vaste chantier des politiques communes.
La mise en place de l’UA
Le 9 juillet 2002, à Durban, en Afrique du Sud, la XXXVIIIe Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’OUA proclame la naissance officielle de l’Union africaine. Au-delà de la symbolique d’une telle décision, décision inaugurant une période intérimaire d’un an au cours de laquelle les principaux organes de la nouvelle institution seront mis en place, les dirigeants africains prenaient définitivement acte de leur volonté d’ouvrir une nouvelle page de l’intégration de leur continent. Pareil tournant consacrait certes plusieurs années de préparation et de négociations des textes fondateurs de l’Union