L'utopie dans candide
I. Les manifestations de l’Utopie dans Candide :
1°) Les Utopies rejetées par Voltaire :
• Celle de Thunder Ten Tronckh : c’est un « paradis » immuable où tout est soumis à Dieu le Père sur terre, le comte. C’est l’Utopie du pouvoir absolu, autoritaire, refermé sur lui-même (chapitre 1).
• Faire une satire de l'ordre du réel : L'Eldorado est le pays de la tolérance et de la liberté individuelle : absence de guerre, de prison, de moines et de prêtres, simplicité des mœurs. Voltaire utilise l'utopie, sans y croire, en insistant fortement sur l'idéalisme, l'illusion de ces mondes futurs, et présente un univers caricatural, proche du pays de Cocagne. Candide ne peut demeurer dans l'Eldorado, il doit construire son propre univers par son travail ; il "doit cultiver son jardin". On peut parler alors d'anti-utopie.
• Le jardin du chapitre 30. C’est aussi une utopie. On oublie ses grands problèmes par le travail plus qu’on ne les résout. Cet oubli est-il possible ? Le mal et la souffrance risquent de réapparaître et le désir de philosophie, c’est-à-dire de critiquer aussi.
II. L’Eldorado ou la cité idéale : une utopie très voltarienne (chapitres 17 et 18)…
IV. …Mais trop peu crédible :
En réalité, l’Eldorado est un modèle théorique, irréalisable (utopique dans le sens moderne) ; c’est l’anti Thunder Ten Tronckh. Comme Thunder Ten Tronckh, c’est un monde clos, isolé, fondé sur un système non exportable où règne un ordre et une harmonie factice : c’est le monde inversé de Thunder Ten Tronckh, monde du bonheur, de la richesse, de la tolérance, trop parfait pour être vrai. Voltaire ne croit pas à la cité idéale et d’ailleurs, sur l’Eldorado, il se tait sur l’essentiel : l’économie, l’agriculture, la justice et il insiste surtout sur le merveilleux, l’aspect féerique du pays : c’est en fin de compte un rêve. L’Eldorado est peut-être le meilleur des mondes possibles mais il n’existe pas car un pays où le Mal n’existe pas n’existe pas lui-même et