L'âge héroïque, henri michaux
C'est un combat imaginaire entre un personnage et son alter-égo, un combat répétitif qui semble être un combat mental.
Nous allons analyser le symbole du combat dans ce poème.
1. Une scène de jeu et de spectacle.
Dans ce poème, les protagonistes ressemblent à des personnages enfantins: en effet, le géant renvoie à un personnage de conte. Leurs noms font penser à des onomatopées de 3 syllabes: Barabo et Poumapi.
Le récit débute par des actions de jeu, de feinte, et de jonglage, comme si l'issu du combat n'avait aucune importance : Le combat ne comporte aucune règles, il se présente sous forme de mutilation.
Le rapport de force compte peu, les personnages n'utilisent pas d'arme.
2. Un combat intérieur.
En premier lieu, Barabo rompt les orteils de Poumapi. La situation s'inverse ensuite puisque l'équilibre de Barabo "sur une seule jambe sans orteils laissait bien à désirer". Celà prête à confusion.
De plus, les zones touchées chez Poumapi ne sont pas les mêmes que celles de Barabo, elles se complètent, comme si elles formaient un seul même corps.
Les cinq sens sont touchés mais un y échappe : la vue. Le poète semble exprimer l'absence ou l'interdiction des sensations.
De plus, le poème ne possède pas de consistance orale : "Poumapi ne dit rien" "Il n'y avait rien à dire". Michaux néglige la parole volontairement.
Les deux corps se fondent et s'emboitent "Corps à corps", "le coeur des deux frères". Mais "se retournant chacun de leur côté" montre que la lutte n'est pas finie, comme s'ils ne s'étaient toujours pas mis d'accord. Le combat est répétitif, rien n'aboutit.
La chute est comique par les formules pronominales "se regardèrent" "se retournant" qui forment une gradation montrant les personnages comme les deux faces d'un même