L'élitisme républicain
La thèse centrale de l’ouvrage : L’ouvrage se propose d’examiner précisément les difficultés du système éducatif français à la lumière des enquêtes PISA1. Il s’agit d’enquêtes internationales menées par l’OCDE. Cet exercice de comparaison à grande échelle souligne les limites de l’élitisme républicain de l’école en France, sa culture du classement et de l’élimination précoce, sa tolérance aux inégalités et à leur reproduction. Selon les deux sociologues, derrière un habillage égalitaire, « une forme d’aristocratisme inavoué » se dessine. L’école française reste trop et trop tôt sélective. Elle demeure prisonnière des principes idéologiques qui l’ont fait naître à la fin du XIXème siècle : « distinguer une petite élite sans se soucier d’élever significativement le niveau des autres ». Pour une minorité, la méritocratie scolaire est une course aux meilleures positions, pour d’autres, très nombreux, elle se traduit par une relégation rapide et particulièrement coûteuse sur le marché du travail. La France qui a longtemps cru disposer de la meilleure école du monde fait figure de mauvaise élève des pays de l’OCDE. Non seulement elle compte un taux très élevé de jeunes en échec, mais elle ne parvient pas à fournir des élites assez étoffées pour répondre aux besoins de la nouvelle donne économique, telle est la thèse défendue ici. Le modèle scolaire français reste marqué par la recherche constante d’une élite. Il n’est ni juste, ni efficace, à l’image de la société qui l’entoure. C’est-à-dire une société qui pense que les intérêts de l’élite ne sont pas ceux de la masse. Ironie de l’histoire, notre modèle ne parvient même plus à former ces puissantes élites pour lesquelles il semble pourtant organisé. S’il est important et nécessaire de dégager une élite (tous les pays le font), en