L'éloquence
L’éloquence
I) D’abord, les Grecs… :
Dès le V ème siècle av. J-C., l’art de persuader par la parole, appelé rhétorique, se développe en Sicile, puis en Grèce. Cet art consiste à convaincre une assemblée ou un jury grâce à l’argumentation et à la construction du discours. Des rhéteurs commencent à ouvrir des écoles et à enseigner la rhétorique à Athènes et dans les cités d’Asie Mineure. Le programme est composé de leçons théoriques, c’est-à-dire, étude des figures de discours, des raisonnements et d’exercices pratiques, en outre : composition et maîtrise.
Vers 80 av. J-C., les premiers maîtres latins de cet art, les rhetores latini, sont interdits. Finalement, les écoles romaines seront présentes dans tout l’empire, avec de brillants succès.
II) L’instrument du pouvoir :
Ce talent de persuader par la parole recherche la persuasion (suadere), qu’elle peut obtenir par l’argumentation (docere), le plaisir esthétique (delectare), ou l’émotion (movere). L’éloquence reste, à cette époque, le moyen le plus efficace d’obtenir le pouvoir sur les autres. Pour les Romains, un bon orateur est un spectacle de qualité.
III) Une véritable science :
Il faut acquérir cinq principes de bases pour avoir la maîtrise totale de cet art : - l’ inventio : recherche d’idées ou d’arguments pour figurer dans le discours - la dispositio : organisation de ces arguments (plan) - l’élocutio : étude du style et de l’expression - la memoria : mémorisation du discours - l’actio : maîtriser les techniques oratoires devant un public (intonations, attitudes, gestes, …)
Après avoir appris ces bases, il faut désormais contrôler le discours avec toute son organisation. L’orateur doit commencer par un exordium, introduction qui a pour but de capter l’attention des juges (captatio benevolentia), il doit enchaîner avec la narratio, récits des faits, puis vient la confirmatio, mise en évidence des arguments, et enfin, vient la peroratio,