Médée (ironique et sarcastique)
Jason, mon cher et tendre Jason, quelle folle j’ai été de me laisser aller à la colère de la sorte. Figure toi que je ressasse, depuis un moment, l’échange belliqueux que nous avons eu. Il me semble que j’ai mes torts. Il est vrai que je n’aurais pas du prononcer de telles injures. Aujourd’hui, je regrette mon irrévérence. Ô oui, quelle femme déshonorable je suis ! Naguère, je te voyais comme l’homme le plus parfait qui soit. Puis, je t’ai aperçue comme l’époux le plus détestable et déplorable que la terre n’ait jamais portée. Et aujourd’hui, après mûre réflexion, je m’aperçois que, parmi toutes les créatures logeant ce monde, tu es l’homme et l’époux le plus louable et honnête qui existe. Je me rend compte de la chance que j’ai de pouvoir me dire que tu as été mon bien aimé à moi. Toi qui m’a repêché d’un pays barbare, toi mon adoré, c’est envers toi et uniquement toi, que je fais mes plus humbles excuses. Je te présente mes regrets et te demande pardon pour mes agissements antérieurs. Aujourd’hui- oui seulement aujourd’hui- je me rend compte que toutes tes anciennes manœuvres m’ont été plus que favorables. Oui Jason, grâce a tes merveilleuses épousailles, nous sommes devenus amis. C’est aussi, depuis ton abandon que tu te préoccupes de tes enfants et de leurs avenirs. Moi, au contraire de toi, j’ai été et je suis, la plus méprisable femme que l’univers n’avait encore jamais connue. J’empeste la cruauté et la crétinerie. Pauvre femme que je suis ! Pourquoi les dieux m’ont-ils fait de la sorte ? J’ai tué mon propre frère, pour ensuite épandre ses morceaux de corps dans un lac. J’ai trahi ma famille et ma nation, aussi arriérée soit elle. J’ai provoqué la mort de Pélias, à travers les mains de ses propres filles. Que je sois maudite ! Si tant est que, je l’ai fais dans le but de t’aider, toi Jason, l’être le plus fieffé au monde, je reste la plus grande traitre et la personne la plus avilissable de la terre. Alors oui, je me